Histoire et patrimoine

L’Hôpital-Camfrout, un patrimoine remarquable

Située au fond de la rade de Brest, le bourg de l’Hôpital-Camfrout s’est construite dans un premier temps autour de la rivière du Camfrout.

Le nom de la commune :

L’Hôpital-Camfrout (An Ospital, en breton) vient de l’existence d’un hôpital (asile de charité et aumônerie) au moyen-âge (1072), du breton kamm qui signifie sinueux et de froud : courant d’eau, torrent.

Avec 12 Kms de linéaire côtier, l’activité maritime était importante au siècle dernier.

Face à la fermeture des chantiers navals, l’arrêt de l’ostréiculture familiale et de la pêche (39 coquilliers basés à Kerascoët en 1945), les ports de Kérascoët, Troaon, Tibidi se sont tournés vers la plaisance. Selon les saisons et la marée, de nombreux voiliers fréquentent nos anses protégées et nos rias.

A l’Est de la commune, le Bois du Gars offre des itinéraires de randonnées.

Selon la légende, saint Conval s’établit d’abord dans le Bois du Gars, entre Hanvec et L’Hôpital-Camfrout. Désirant y construire son oratoire, il coupa des pieds de chêne que le seigneur du lieu gardait pour en faire des timons de charrettes. Celui-ci, furieux, le chassa. Tout en quittant les lieux, le saint annonça que, désormais, on ne trouverait plus dans le bois du Gars de quoi façonner un timon. Cette malédiction s’est réalisée : on n’y trouve plus que taillis et fourrés. Saint Conval se réfugia alors dans le quartier du Cranou, dont le seigneur, qui avait l’âme compatissante, l’autorisa à disposer de tous les arbres qui lui plaisaient. En récompense, le saint déclara que, dans la forêt du Cranou, jamais le bois ne manquerait. Ce qui, jusqu’à présent, s’est vérifié.

Ce vaste espace forestier de 200 hectares, qui était propriété privée, a été racheté par l’État et la région Bretagne en 1991. Une voie dite romaine, reliant Le Faou à Landerneau, traverse ce bois. Une déviation de cette voie rejoint le bourg et enjambe la rivière du Camfrout sur le Pont Kozh. Ce parcours a été très fréquenté jadis par les pèlerins se rendant de l’abbaye St Mathieu de Fine Terre au Conquet à celle de Landévennec, voire à St Jacques de Compostelle. Une halte-hôtellerie pour ceux-ci a sans doute fonctionné dans l’une des maisons anciennes, construites sur les rochers près de l’actuelle mairie.

La commune a la fierté d’offrir aux regards, 3 monuments historiques :

L’église Notre Dame de Bonne Nouvelle

Construite au 16ème siècle, dont la façade Ouest est classée Monument Historique depuis 1916. Sa construction a commencé en 1460 à l’époque d’Anne de Bretagne. C’est une merveille de l’architecture et du travail du Kersanton (pierre extraite des Carrières du Rhun Vras, toutes proches). Les blasons des seigneurs mécènes, des autorités civiles et religieuses de l’époque sont les témoins d’une page d’histoire locale.

La gabare : le Notre Dame de Rumengol

C’est un vieux gréement construit en 1945 à Camaret, classé depuis 1991, qui peut embarquer des passagers et est géré par l’association AN TEST (le Témoin en breton). Celle-ci possède un 2eme bateau : la Bergère de Domrémy qui est un ancien sloop coquillier construit en 1936.

En savoir plus :

Une roche locale : la kersantite

une lamprophyre, unique au monde, est localisée dans le canton de Daoulas : la kersantite, extraite des carrières notamment à Run Vras et Menez Labous dès le début du XIXe siècle et à même la grève de Kerascoët bien avant l’ouverture des carrières. L’activité cesse définitivement en 1984. L’association Kersanton Penn ar Bed et son président Dany SANQUER, tailleur de pierre, œuvrent pour promouvoir cette pierre locale.

En 2021, la commune est labellisée par le Géopark d’Armorique pour son passé remarquable autour de la pierre de Kersanton. Une stèle en cet honneur est taillée par Dany SANQUER est installée au cœur du bourg.

Notre commune recèle d’autres « trésors » que vous pouvez découvrir à pied.

La chapelle Sainte-Anne (1950)

Située au village de Troaon, face à l’île de Tibidy. Destinée à desservir Troaon et Kerascoët, anciens villages de pêcheurs éloigné de l’église paroissiale.

La fontaine Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle dite aussi fontaine de la Vierge

Construite en 1699, se trouve à 500 mètres au sud de l’église. Elle abrite une Vierge couronnée du XIVe siècle.

Le calvaire du cimetière de L’Hôpital-Camfrout (XVIe siècle)

Restauré en 1884. Le cimetière, qui était situé au sud de l’église, ainsi que le grand calvaire, sont déplacés en 1884 à leur emplacement actuel.

Restauré et déplacé (comme le reste du cimetière) en 1884, ce calvaire à trois degrés date du XVIe s. Haut de 7 mètres, il comprend deux croisillons : sur le premier figurent les statues géminées de la Vierge de Marie-Madeleine et de saint Pierre et de saint Jean ; sur le second, les deux larrons encadrent le crucifix, au revers duquel se trouve une Vierge à l’Enfant (source : la Bretagne d’Erin).

La croix de l’île de Tibidy (haut Moyen Âge). Cette croix provient de Milizac.

D’autres croix ou vestiges de croix : la croix d’Helléouet (XVe siècle) située près de Guernévez, la croix située sur le chemin des carrières (1603, restaurée en 1960), les vestiges de croix à Kerascoët (XVIe siècle), la croix de Run (1627), le vestige de calvaire de Troaon (XVIe siècle), le calvaire de Troaon (1975).

En 2022

  • 3 panneaux explicatifs ont été installés dans le bourg pour vous dévoiler les secrets des richesses patrimoniales camfroutoises (maisons sur les rochers, église, carrières).
  • 3 panneaux d’interprétation ont également été aménagés au jardin communal, baptisé Charlez ar Gall par décision du conseil municipal du 12 avril 2021. Ces panneaux rendent hommage aux personnages célèbres qui, à travers leurs œuvres, ont marqué leur passage sur notre commune.
  • Le jardin Charlez ha Chanig ar GALL, en breton Liorzh Charlez ha Chanig ar GALL, militants de la culture bretonne. Charlez fût un pionnier de la radio-télévision en langue bretonne, né à L’Hôpital-Camfrout.
    Pour accéder au jardin, prenez la direction de la Cité de Kerfeunteun, garez-vous sur la place René MARZIN et traversez la chaussée. Le jardin est situé tout près du Mémorial Indochine Corée.
  • Le peintre impressionniste Eugène BOUDIN, d’origine normande, mais qui épousa une Hanvécoise Marie-Anne Guédès, a peint de nombreux tableaux de la région dont vers 1870 : L’Hôpital-Camfrout, Brittany. Ce tableau se trouve à la National Gallery à Londres. Autres tableaux : Clair de lune à l’Hôpital-Camfrout, Bras de mer à l’Hôpital-Camfrout, Mariage à l’Hôpital-Camfrout (collection particulière).
  • Gustave FLAUBERT décrit ainsi L’Hôpital-Camfrout en 1886 : « Au haut d’une montée, nous aperçûmes le village de l’Hôpital couché dans une prairie où passait une rivière. Un pont la traverse ; sur ce pont, il y a un moulin qui tourne ; après la prairie, la colline remonte. » Gustave Flaubert, Par les champs et par les grèves (voyage en Bretagne), Charpentier, Paris, 1886, Gallica

Le monument aux morts, à l’extérieur du cimetière, est le plus monumental du Pays de Landerneau-Daoulas. Taillé dans la pierre de Kersanton, il est l’œuvre de la « Société des Marbres de l’Ouest-Laval » et porte les noms de 98 personnes mortes pour la France dont 70 pendant la Première Guerre mondiale, 22 pendant la Seconde Guerre mondiale, 3 pendant la guerre d’Indochine, 1 pendant les troubles au Maroc en 1955 et 2 pendant la guerre d’Algérie.

Le mémorial Indochine-Corée a été inauguré le 8 septembre 2005 par le ministre délégué aux Anciens Combattants, Hamlaoui Mekachera. Ce mémorial s’est implanté à L’HÔPITAL-CAMFROUT grâce à la volonté d’un ancien combattant d’Indochine, rescapé de Dien Bien Phu, originaire puis maire de la commune de 1984 à 2001 : Jean KEROMNES. Il a été taillé dans de la pierre du Zimbabwe et de la kersantite locale, par Bruno PANAS, sculpteur camfroutois.

A proximité, une stèle du même sculpteur est inaugurée en 2010, en mémoire des quatre aviateurs anglais décédés dans le crash de leur avion, un bombardier anglais Bristol Beaufort MK 1, tombé à 200 mètres de l’église, après avoir été touché par un tir allemand le 7 décembre 1940.

Le logo Camfroutois

Le logo s’inspire de la symbolique exprimée dans le blason :

  • La coquille St Jacques (En référence à Saint-Jacques de Compostelle et à la flottille de bateaux de pêche basée à Kerascoët)
  • La croix de Malte
  • La devise Araok Atao

et de la représentation de la gabare le Notre Dame de Rumengol toutes voiles dehors, navire emblématique de la commune.

Tournée vers l’avenir, l’Hôpital-Camfrout est fidèle à sa devise : « ARAOK ATAO » … en avant, toujours !

Le Notre-Dame de Rumengol

Parmi tous les vieux gréements qui sillonnent les côtes de Bretagne, de la Manche ou de la façade atlantique, le Notre-Dame de Rumengol est le plus gros bateau de charge traditionnel restauré et en activité. Très beau fleuron du patrimoine de la rade de Brest, il est salué pour son élégance dans toutes les fêtes maritimes et fait l’objet d’un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 28 octobre 1991.

Les coquilles

Le bourg s’est construit autour d’un passage à gué, sur un chemin de pèlerinage (voie romaine). Ce parcours a été très fréquenté jadis par les pèlerins se rendant de l’abbaye St Mathieu de Fine Terre au Conquet à celle de Landévennec, voire à St Jacques de Compostelle.

Mais les coquilles représentent aussi les coquilliers traditionnels de la rade de Brest utilisés jadis pour le dragage de la coquille Saint-Jacques à la voile. Ils sont généralement gréés en sloop (comme la Bergère de Domrémy, géré par An Test (le Témoin en breton) la même association camfroutoise qui gère le Notre-Dame de Rumengol).

La croix de Malte

C’est celle de l’ordre des Hospitaliers de Jérusalem :

L’Hôpital est une ancienne commanderie des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Au XIIe siècle, les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, implantés dans leur commanderie de La Feuillée seraient venus assurer l’ordre et bénéficier du profit.

La devise : Tournée vers l’avenir, l’Hôpital-Camfrout reste fidèle à la devise « ARAOK ATAO » … en avant toujours

Retour sur images

Pour aller plus loin

Aller au contenu principal